Contrairement aux prénoms qui – en occident – sont généralement choisis arbitrairement, je souhaitais un pseudonyme choisis par sens plus que par gout.
Pour moi la photo est liée aux souvenirs, à l’importance de se rappeler du passé “émotionnel” dans notre futur. Je me suis alors demandé quels étaient les souvenirs et les moments favoris de ma vie quotidienne.
M’est apparu ainsi ce souvenir apaisant de contemplation du crépuscule l’été sur mon balcon aves lumières de la ville prenant vie progressivement.
Alors que le crépuscule indique le passage du jour à la nuit, il marque pour moi le début d’une nouvelle journée. Une journée caractérisée par une vie urbaine qui se couche, par un calme environnant qui se réveille et qui symbolise ce moment durant lequel je ressens cette envie de dessiner, d’écouter de la musique, de travailler mes photographies, etc…
Je souhaitais un pseudonyme court et “unique”.
J’ai donc continué mes réflexions et je me suis demandé quel était cette fois le meilleur souvenir photographique que j’avais : le Japon. Surtout qu’en japonais l’origine des noms ont généralement un sens.
En traduisant “Crépuscule” littéralement, à l’aide des Kanji par exemple, on trouve : “Yuukoku” formé du Kanji “Yuu” qui signifie “soir” et du Kanji “Koku” qui signifie “trancher”. Cependant “Yuukoku” possède une sonorité trop japonaise et est trop long. J’ai continué mes recherches et je suis tombé sur cette sympathique histoire :
Plongeons dans le vieux Japon, le Japon dans lequel les routes n’étaient pas toutes éclairées, le Japon dans lequel on se promenait la nuit avec une lanterne sur soit. Lorsque le Soleil est couché sous l’horizon, ses rayons lumineux sont encore diffusés par l’atmosphère, nous permettant ainsi d’être baigné d’une faible lueur pendant quelques instants. Cette clarté est suffisante pour se promener sans allumer sa lanterne mais ne permet que de distinguer la silhouette d’une personne se dirigeant vers nous. A cette époque, pour la distinguer, il fallait alors se dire :
誰そ彼 “Taso, kare wa ?” une expression archaïque signifiant “Qui est cette personne ?”.
Avec le temps cette expression a disparu et les déformations linguistiques l’ont transformée en “Taso kare” qui est devenu 黄昏 “Tasogare”.
Aujourd’hui ce mot est encore utilisé pour désigner le moment où l’on peut se promener dehors, sans lumière, mais qui ne nous permet pas de distinguer tous les détails, ce moment c’est le crépuscule.
Ce terme est également utilisé en art, dans des poèmes ou dans une chanson afin d’imager la solitude ou la mélancolie.
Pour finir, “Tasogare” étant trop long avec une sonorité trop japonaise, je l’ai réduit en “Tasog” donnant ainsi naissance à ce pseudo.